Vous ne vous sentez pas légitime de songer à l’aventure entrepreneuriale pour votre projet de reconversion ? Vous vous demandez, dépitée, dans quoi vous êtes en train de vous lancer, qu’est-ce que qui vous a pris ? Alors, vous êtes touchée de plein fouet par le syndrome de l’imposteur.
Pas d’inquiétude, vous êtes loin d’être la seule : 70 % des personnes connaissent ce sentiment d’illégitimité (International Journal of Behavioral Medicine). Mélange de croyances limitantes et de pensées négatives, le syndrome de l’imposteur réussit à gâcher des reconversions professionnelles ! Dans cet article, je vous propose des solutions pour le comprendre, le repérer et le déjouer.
Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?
Le syndrome de l’imposteur existe depuis toujours, mais il a été identifié en psychologie à la fin des années 1970, par Pauline Rose Clance et Suzanne Imes. Ce sentiment d’imposture est directement lié à la confiance en soi et se retrouve avant tout dans la sphère professionnelle.
Ce phénomène vous fait croire que vos progrès et vos réussites sont le fait du hasard, de la chance ou de circonstances heureuses. En cela, on l’appelle aussi “syndrome de l’autodidacte ». Il vous fait oublier votre légitimité à mener votre projet professionnel et peut même vous faire baisser les bras.
Comment se manifeste le syndrome de l’imposteur ?
On ne sait pas toujours qu’on est en plein syndrome de l’imposteur. Parfois, on ne le réalise jamais. Pourtant, il y a fort à parier que tous les entrepreneurs connaîtront cette difficulté à une étape de leur parcours : à leur lancement, au moment de prospecter ou d’augmenter leurs tarifs, en pitchant leur activité à un cercle d’entrepreneurs, etc.
Ce sentiment d’imposture, d’illégitimité peut être fugace ou durer plusieurs mois. Il se caractérise par :
- des pensées négatives : “je n’arrive à rien”,
- des remises en question : “mais qui suis-je pour faire ça ?”,
- des doutes incessants : “personne ne va acheter mes services !”,
- un sentiment de honte : “jamais je n’oserais en parler à mes proches”,
- des croyances limitantes : “je ne parviendrai pas à maîtriser cette technique”.
Au quotidien, une entrepreneure (ou future entrepreneure) en plein syndrome de l’imposteur peut ressentir du stress, un certain malaise, l’envie de tout lâcher. De façon plus inconsciente, elle peut également s’auto-saboter (prix trop bas, procrastination, etc.) ou, à l’inverse, tout donner pour son travail au point de s’oublier et de risquer le burn-out.
Si vous vous reconnaissez dans ces signes, soyez indulgente envers vous-même ! On passe toutes par cette phase. On achète des formations pour se rassurer, mais on a du mal à les suivre ou à les mettre en application. On se met des bâtons dans les roues pour viser un perfectionnisme inatteignable. Il s’agit ici de tentatives pour dévier vos doutes, c’est tout à fait normal.
Pourquoi le syndrome de l’imposteur s’invite quand on veut se lancer dans l’entrepreneuriat ?
Le syndrome de l’imposteur vous met dans une position de vulnérabilité inconfortable, surtout quand vous êtes en plein projet de reconversion professionnelle ! Au moment où vous auriez besoin de certitude et de confiance, ce sentiment de jouer l’imposteur sème la zizanie et le doute.
C’est d’autant plus vrai quand vous souhaitez vous lancer dans l’entrepreneuriat. Vous êtes alors seule aux commandes de votre vie, de votre entreprise. Peut-être que cela implique également des changements importants (une démission par exemple). Assumer ces choix alors que vous ne savez pas encore avec certitude de quoi demain sera fait entraîne du stress.
En tant que future femme entrepreneure, vous faites le choix de prendre des risques, d’oser. Vous sortez de votre zone de confort. J’y vois un signe de force, de courage et de détermination. Mais le cerveau humain aime la stabilité et la sécurité : c’est un terrain propice pour l’éclosion du syndrome de l’imposteur ou de l’autodidacte.
Comment déjouer son syndrome de l’imposteur et oser se lancer ?
Heureusement, vous pouvez combattre le syndrome de l’imposteur et retrouver de la sérénité dans votre reconversion professionnelle. Ne laissez pas ce sentiment d’illégitimité gâcher votre projet !
La meilleure solution contre le sentiment d’imposture, c’est l’action
Vous êtes toujours en quête de la perfection ? Vous repoussez votre lancement, votre projet afin de peaufiner les détails, et même les détails des détails ? Ces comportements ne font que retarder votre passage à l’action et renforcent votre syndrome de l’imposteur. Mieux vaut fait que parfait ! Il sera toujours temps de corriger les erreurs après.
Pour oser, il vous faut un vrai plan d’attaque :
- des objectifs concrets,
- des actions à mener pour atteindre ces objectifs,
- des deadlines pour ne pas vous laisser avoir par votre perfectionnisme,
- un engagement auprès d’autrui (des proches, votre business friend, votre réseau d’entrepreneurs, votre communauté…) pour ne pas faire marche arrière.
Oui, les croyances limitantes du sentiment d’imposture seront toujours là dans un coin de votre tête. Mais vous apprendrez ainsi à les dépasser pour avancer dans votre reconversion professionnelle.
Prenez du recul pour déjouer le syndrome de l’imposteur
Quand on se lance dans l’entrepreneuriat, on peut très vite s’isoler. Et ruminer des pensées négatives seule dans son coin est le meilleur moyen pour les laisser vous submerger. Il vous faut prendre du recul entre votre sentiment d’illégitimité (et sa petite voix qui vous perturbe chaque jour) et la réalité.
Pour cela, je vous invite à vous rapprocher d’autres entrepreneurs pour discuter et entendre l’expérience de professionnels, des personnes qui auraient un parcours similaire au vôtre. Vous vous apercevrez vite que tout le monde a eu droit au syndrome de l’imposteur à un moment ou à un autre ! Vous pouvez également faire appel à un coach pour oser entreprendre et mettre au tapis vos croyances limitantes.
Optez pour le développement personnel
Mener un travail introspectif vous permettra de vous détacher petit à petit du regard des autres. Car l’impression que vous renvoyez est une composante importante du syndrome de l’imposteur. Si vous êtes au clair avec vous-même, si vous réalisez enfin que l’approbation des autres n’est pas un impératif pour avancer, vous vous débarrasserez de cette sensation d’illégitimité.
Les techniques de développement personnel (lecture, méditation, journaling, accompagnement…) vous remettent au centre de votre attention. Elles vous apprennent la patience, la gratitude et la reconnaissance, y compris envers vous-même. Pour vaincre le syndrome de l’autodidacte, vous devez en effet apprendre que tout n’est pas le résultat de la chance. Vous êtes actrice de votre changement.
Faites un bilan objectif pour vaincre le syndrome de l’imposteur
On s’attache parfois trop aux ressentis, aux émotions. Sans compter que l’être humain s’accroche beaucoup plus facilement aux pensées et retours négatifs qu’aux points positifs : c’est l’adaptation hédonique. Cette tendance est le terreau idéal pour voir apparaître un sentiment d’imposture.
Il faut donc prendre le taureau par les cornes pour mettre fin à cette illégitimité qui n’a pas lieu d’être. Seule ou avec d’autres entrepreneurs, réalisez un bilan objectif de votre projet. Pour cela, n’utilisez que les faits et les chiffres : une formation réalisée, le nombre d’échanges avec des abonnés sur vos réseaux sociaux, etc.
Il y aura dans le lot des ratés, des échecs, des déceptions : c’est tout à fait normal et cela fait partie du processus quand on veut devenir entrepreneur. En faisant ce bilan, vous pouvez justement analyser ce qui n’a pas fonctionné pour vous améliorer.
Le syndrome de l’imposteur sera toujours là, dans l’ombre. Que vous soyez débutante ou expérimentée, il continuera d’apparaître de temps en temps pendant votre reconversion professionnelle ou votre nouvelle vie d’entrepreneure. Accueillez cette peur : c’est souvent synonyme d’une grande étape à franchir, c’est logique que le stress et les doutes soient au rendez-vous. Vous savez à présent comment reconnaître ce sentiment : ne le laissez pas vous paralyser !